Hors sentier: Ce n’est pas moi, c’est l’autre, et c’est nous !

Hors sentier

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Aujourd’hui le sujet est tellement important, que la FCMQ et l’UPA ont fait une conférence de presse grand-public pour dénoncer le problème. Des motoneiges ne restent pas dans les sentiers fédérés et s’en écartent pour rouler à côté, sur des terres privées. 

Cela pourrait être sans importance, si ces terrains n’appartenaient pas à des propriétaires ou agriculteurs qui voient leurs plantations abimées. 

Il faut se rappeler qu’une bonne partie des sentiers fédérés passent sur des terres privées. On se souviendra des pourparlers engagés avec le Ministère des Transports à la fin des années 2000 pour créer des sentiers permanents. Ce beau rêve n’a pas eu de suite. Dix ans plus tard, ce sont toujours des dizaines de milliers de propriétaires privés qui donnent une autorisation à la FCMQ sans pratiquement aucune contrepartie.

Mais quand des agriculteurs voient leur travail saccagé, quand ils interpellent les contrevenants pour leur expliquer le problème, et que les motoneigistes les insultent, la décision est vite prise. Ils annulent le droit de passage. Les annonces inondent les pages Facebook des clubs : Pertes de droit à tel endroit, il faut faire un détour de plusieurs kilomètres, quand ce n’est pas purement et simplement la fin d’une connexion interrégionale.

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L’heure est grave. Comment en est-on arrivé là ? 

Avec la fermeture des frontières, plusieurs snowbirds ont choisi la motoneige comme loisir cette année. Avec la pandémie, l’évasion et le grand air sont au goût du jour. Certains constructeurs ont travaillé sur des motoneiges plus économiques, destinées à convaincre une nouvelle catégorie d’utilisateurs, plus jeunes, à pratiquer ce sport hivernal. Une chose est sûre, les salles de montre des concessionnaires de motoneiges sont vides. Les clients se sont déplacés en nombre pour acheter, en neuf ou usagée.

Tous ces nouveaux utilisateurs ne sont pas obligatoirement informés du mode de fonctionnement, ou ils ne se rendent pas compte des dégâts qu’ils peuvent causer.

Un bénévole constatait toutes les traces à côté d’un sentier bien damé. Tout en filmant, il se posait la question à voix haute : « Pourquoi font-ils ça ? À quoi ça sert, la piste est bien surfacée. »

Peut-être parce que le sentier bien dur semble moins exotique ou aventurier, que la neige folle du hors-piste ?

Pour le moment, la tendance est à repousser la faute sur l’autre communauté. Les motoneigistes de sentiers accusent les gars de hors-pistes, car ils possèdent des sleds adaptés à l’activité, et que leur objectif est de parcourir des terres vierges. Les 154 à 174 pouces répondent qu’ils ne passent pas dans les sentiers car ce n’est pas leur terrain de jeu.

D’autres, sur les «zinternets » accusent même les touristes français qui viennent tous les ans par lots de 30 000 pour se dépayser en motoneige. Mais avec les mesures sanitaires, les français ne sont pas là cette année. Mauvaise raison !

On retrouve la même situation dans la communauté motocycliste, concernant les niveaux sonores. Les propriétaires d’Harley Davidson et de motos sportives se rejettent la faute du bruit excessif. Une recherche plus pointue fait apparaître que des deux bords, on trouve des délinquants, et des personnes respectueuses des lois. 

Pour la communauté motoneige, c’est la même chose. Le problème n’est pas dans la longueur de la chenille, mais dans le cerveau protégé (on l’espère) par un casque et situé entre le guidon et la selle.

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C’est si difficile à comprendre ? : RESTEZ DANS LE SENTIER !

Reconnaissons-le : La communauté a sa part de responsabilité dans la situation.

Depuis quelques années, les constructeurs se sont engouffrés dans le marché hors-piste, en proposant des machines attrayantes, agressives avec des chenilles de plus en plus longues, de 146’’ à 175’’ maintenant. Et les photos sont écœurantes, avec des véhicules cabrés qui éclaboussent de neige les sapins environnants. 

À côté, les images de motoneiges de sentier, les unes derrière les autres à 70 km/h sont moins attirantes. L’esthétique plus touristique est également moins sexy. Chacun est libre de penser le contraire, la beauté est partout. Mais les ventes de motoneiges hors-pistes sont très importantes par rapport aux emplacements où pratiquer légalement, et en comparaison aux motoneiges de sentiers qui bénéficient de 30 000 km de sentiers fédérés et balisés. 

L’effort marketing est également porté sur des images de hors-piste. Il n’y a pas un fabricant qui ne met pas en avant ce sport sur sa première page de site internet.

Et les journalistes essayeurs ne sont pas en reste. Il est plus vendeur de montrer une motoneige dressée sur sa chenille ou inclinée sur un ski. À leur décharge, les premiers essais hivernaux, les snowshoots sont réalisés dans le Montana et il y a de grands espaces pour les photos extrêmes.

Un représentant de concessionnaire donnera l’heure juste sur le bon choix de machine. Mais il ne poussera pas trop les arguments si l’acheteur est attiré par l’esthétique d’une longue chenille. N’oublions pas qu’il est payé en grande partie par des commissions liées à la vente.

C’est véritablement au consommateur final de faire le choix en tenant compte de son choix d’activité.

Il est important de souligner plusieurs points. La motoneige hors-piste requiert une bonne forme physique. Il faut souvent se sortir de plusieurs pieds de neige. La pratique à flanc de montage nécessite de garder l’équilibre en faisant bouger de nombreux muscles dont vous découvrirez l’existence après la séance.

La position n’est pas adaptée pour faire de longues balades. La station debout est souvent la règle, et les guidons sont plus hauts. La chenille a du mal à tourner sur un sentier surfacé car sa longueur l’empêche de glisser dans le virage.

Soyez prévenu ! Ne prenez pas un modèle hors-piste pour faire du sentier. Vous seriez déçu.

Quel que soit votre choix, en sentier fédérés, ne sortez pas des balises, restez sur le chemin. Sinon, vous risquez de faire perdre un droit de passage sans le vouloir.

Si vous êtes nouveau, vous pouvez feuilleter le guide du nouveau motoneigiste :

https://fcmq.qc.ca/files/7416/0979/3241/Guide_du_nouveau_motoneigiste_VF.pdf

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