Avant votre départ, une vérification mécanique s’impose

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Il n’est pas rare de s’élancer pour une belle randonnée de groupe et que bien souvent, vous revenez les mains noires. Surtout si vous êtes un des plus débrouillards du groupe. Devant le fait accompli, on réalise qu’un simple détail mécanique peut vous entrainer dans une escalade d’embarras.

On a tous vécu un évènement comme suit. Une des motoneiges du groupe s’arrête sur les abords du sentier. On le rejoint tous et ensuite toujours la même question revient. «Qu’est-ce qu’il y a là»? La réponse commence toujours comme suit: «Ben on dirait …! » Nous voici alors à quatre pattes dans la nature à effectuer de la mécanique de brousse. Avec les commentaires de chacun, les moyens du bord et l’imploration d’un dieu céleste, le dépannage de fortune n’est pas toujours possible. Le retour avec la motoneige au bout d’une corde est parfois l’inévitable solution.

Dans la grande majorité des cas, une simple vérification mécanique suffira à éviter ces pannes. Je vais faire le tour d’une motoneige avec vous et vous comprendrez que certaines manœuvres sont simplement visuelles et très simples.

Un petit tour avant tout

Il est préférable de mettre votre monture en marche et de faire un petit essai de quelques minutes. À cette étape, soyez vigilant aux bruits et vibrations. Profitez du fait que le moteur tourne pour mettre en fonction tous les accessoires chauffants, lumières, prise 12 volts, etc. N’oubliez pas votre marche arrière ainsi que son avertisseur sonore. Une fois ces étapes terminées, entrez la motoneige dans le garage et éteignez le moteur.

La chenille et ses composantes
Commencez par relever l’arrière de la motoneige. Inspecter la chenille voir s’il manque des crampons ou encore s’il y a un dédoublement. De petits bouts de corde qui dépassent de la chenille sont par contre sans inquiétude. Pour un meilleur aspect visuel, vous pouvez les brûler avec une petite torche au butane. Sondez vos roues de chenille. Poussez sur la chenille afin de dégager la roue et faites-la tourner, si elle grogne, le roulement à billes de celle-ci est à remplacer. Portez une attention à la surface de la roue. S’il y a présence d’un plat ou encore de brèches profondes, elle devra être remplacée.

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Barbotin

Le barbotin
Le barbotin est le gros engrenage à l’avant de la chenille qui transmet la puissance du moteur à la chenille. Vérifiez s’il n’y manque pas des morceaux de dents. Le cas échéant, son remplacement sera la solution. Cette tâche de remplacement est toutefois très complexe.

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Suspension arrière

La suspension arrière
Regardez attentivement les ressorts pour y déceler une cassure ou simplement s’ils sont bien à leur place. Les amortisseurs : observez l’état de la tige de l’amortisseur. La présence d’huile ou de rouille n’est pas un bon présage. Certains modèles d’amortisseurs sont réparables, ce qui est moins coûteux que de le remplacer en entier. Il suffit de le retirer de la motoneige et de se rendre dans un atelier de mécanique qui sera en mesure de le remettre à neuf.

Glissières de chenille
Sur les côtés des glissières de chenille, remarquez la ligne qui y est tracée. Elle indique la limite d’usure acceptable. Une fois les glissières usées au niveau de cette ligne, le remplacement de celles-ci est à faire. Le support des glissières demande une attention spéciale. Il est possible qu’il se fissure, déforme ou bien que les rivets d’assemblage se détachent.

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Comparez une glissière usée a une neuve.

Tension de la chenille
Toujours avec l’arrière de la motoneige soulevé, appliquez une tension vers le bas d’environ 10 à 16 livres. Mesurez le dégagement entre la chenille et les glissières. La mesure recherchée est de 0,5 à 1,25 pouce au centre de la chenille. Du même coup, mesurez l’alignement de gauche à droite de la chenille. Si elle est hors spécification, dévissez de quelques tours l’axe des roues arrière de chenille et ajustez-le à l’aide des vis de butées.

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Mesure de la tension de la chenille.
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Ajustement de la chenille
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Mesure de l’alignement de la chenille.
Les Skis

Les skis
Les skis constituent une des bonnes causes qui traduit une randonnée d’agréable ou non. Des skis en mauvais état ou mal ajustés peuvent causer beaucoup de louvoiement ou encore de perte de contrôle de la motoneige. On se retrouve alors crispé au guidon afin de maintenir la bête en piste. Observez l’état général des skis, l’usure ou la déformation. Avec le guidon droit, mesurez l’alignement des skis. Alignez au besoin. Soulevez le devant de la motoneige et inspecter les lisses. Généralement elles possèdent des ajouts de carbure. Si le carbure n’est plus présent, remplacez-les. Le carbure est le principal responsable de l’efficacité de la direction sur la glace ou la neige durcie.

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Exemple des spécifications d’un alignement.


Rotules et biellettes
Avec l’avant de la motoneige soulevé, saisissez l’avant du ski et brassez-le de l’avant à l’arrière. Observez les rotules et coussinets des bras de suspension. Faites de même avec les biellettes de direction. Un léger jeu est acceptable sinon on remplace la pièce. Lubrifier les rotules et biellettes avec un lubrifiant à chaîne de moto ou un équivalent.

Sous le capot

Câble
Soulevez le capot de la motoneige pour accéder au moteur. Inspectez les câbles d’accélération et de freinage. À partir des manettes, actionnez-les. S’il y a une sensation d’accrochage, recherchez l’origine. Dans le cas d’une motoneige avec un moteur 2 temps, ne négligez pas celui de la pompe à injection d’huile. Un câble effiloché ou bien avec la gaine usée ou bien craquée sera assurément une source de problème.

Durites et tuyaux
Localiser les tuyaux d’essence, d’huile et durite de liquide de refroidissement. Scrutez-les afin de localiser des traces de fuite. Le cas échéant, une réparation d’urgence s’impose. Vous remarquerez peut-être une accumulation huileuse dans le fond du compartiment moteur. Cela peut être normal. Dans le cas d’un moteur 2 temps ou à carburateur, des tuyaux de ventilation des carburateurs ou encore des valves d’échappement sont acheminés vers cet endroit. Ces tuyaux laissent échapper des vapeurs huileuses qui s’y accumulent.


L’échappement
Les pièces d’échappements ont souvent mal à la vie. Cassures, fuites, corrosion, ressorts de maintiens absents, etc. Il est préférable de contrôler leur état quelques fois pendant la saison hivernale.


Système CVT
Votre système CVT est parfois une des grandes sources de panne en sentier. S’il produit des bruits ou des vibrations, vous avez raison de douter que quelque chose cloche. Commencez par vérifier si la courroie est uniforme, sans effiloche ou déformation. En début de saison, un nettoyage des surfaces de friction des embrayages à l’aide d’un «Scotch Brite» ou d’une fine laine d’acier va éliminer les traces laissées par la courroie. En nettoyant ces surfaces, remarquez si la courroie n’a pas fait des encoches d’usure, surtout dans le bas de l’embrayage primaire. Passez à l’air comprimé les embrayages pour chasser l’accumulation de poussière de courroie. Bien que quelques ajustements existent sur l’alignement des embrayages et leur ouverture, une intervention de ce calibre demande de l’équipement ainsi qu’une grande expertise. Si un doute subsiste, faites vérifier votre CVT dans un atelier spécialisé.

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Système de freinage
Le système de freinage est des plus simples. Il y a un seul disque de freinage. Vérifiez si l’épaisseur des plaquettes de frein est convenable et que l’étrier s’engage bien et surtout, s’il se dégage complètement une fois le frein relâché. Un bon coup d’œil doit être fait aux disques de freinage et aux composantes qui l’entourent. Parfois, la surchauffe du disque peut faire fondre les pièces à proximité.

Le boîtier de transfert
Le boîtier de transfert est le lien entre l’arbre d’embrayage secondaire et le barbotin de la chenille. Son travail est d’une extrême puissance. Dans la majorité des cas, il est conçu de pignons, d’engrenages et d’une chaîne baignant dans l’huile. Vérifiez le niveau d’huile de votre boîtier. En cas d’un niveau bas, recherchez une fuite. Je suggère toujours le remplacement de cette huile à chaque saison. Si vous êtes chanceux, votre motoneige va être équipée d’un bouchon de vidange, sinon, le retrait du couvercle de boîtier de transfert sera nécessaire pour faire la vidange. Scrutez l’huile usée ou encore les aimants incorporés au bouchon de vidange. Si vous y trouvez des particules métalliques, c’est un indice qu’une vérification plus approfondie est nécessaire. Sinon, refermez le tout et ajustez le niveau de l’huile du boîtier de transfert.

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Bouchon de vidange du boîtier de transfert avec quantité d’accumulation métallique normale
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Ajuster la chaine du boitier

Ajustez la chaîne du boîtier. Il suffit de dévisser l’écrou de blocage de plusieurs tours, de dégager la rondelle d’étanchéité et de serrer la vis d’ajustement à la main. Repoussez la rondelle d’étanchéité en place et resserrez l’écrou de blocage.

Certaines motoneiges sont équipées d’un boîtier de transfert à courroie dentelée. Une inspection visuelle de son état suffira.

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Boîtier de transfert à chaîne, pignon et engrenage.
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Boîtier de transfert à courroie.
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Graissage

Graissage
La lubrification des points de graissage est très importante sur le long terme de votre motoneige. D’une grande simplicité, mais souvent négligés, la plupart des points de lubrification sont situés dans la tringlerie de la suspension arrière, au roulement à billes du barbotin de chenille et parfois, on en retrouve aussi dans la suspension avant.

L’alimentation d’essence
Anciennement prise en charge par des carburateurs, ceux-ci demandaient un entretien très complexe. Depuis l’arrivée de l’injection d’essence, les interventions sur l’alimentation d’essence sont presque nulles. Si quelque chose cloche, il y a de bonnes chances que votre module de bord vous l’affiche via le témoin de défaillance du combinée d’instrument.

Le moteur
Pour débuter, il y a les moteurs 2 temps et 4 temps.

Débutons avec les moteurs 4 temps. Un changement d’huile et de filtre à huile moteur seront à faire avant de débuter de la saison. Pendant la saison, surveillez pour ne pas dépasser les intervalles d’entretiens suggérés du fabricant. La conception très compacte des motoneiges rend la manœuvre parfois très complexe selon le modèle.

Ensuite, avec les moteurs 2 temps, quelques attentions supplémentaires sont à effectuer.

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Pompe d’injection d’huile

Portez une grande attention à la pompe d’injection d’huile. Sur certains modèles, l’entrainement de la pompe est effectué par un arbre de plastique. Avec le temps, il s’use et casse. Alors, c’est la fin pour votre moteur. Je suggère d’y jeter un œil une fois par année. Assurez-vous que les vis de fixation de la pompe ne sont pas lâches et en même temps confirmez que les marques de calibration y sont toujours bien alignées.

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Valve d’échappement
La plupart des motoneiges 2 temps sont équipées de valves d’échappement. Vous les reconnaissez peut-être mieux sous le nom de «power valve» ou «rave valve». Je suggère un bon nettoyage de ces valves au 1 500km à 2 000km. L’encrassement est souvent très rapide. Procurez-vous les joints d’étanchéité des valves et retirez-les du moteur. Nettoyez-les soigneusement. Inspectez et réinstallez les valves au moteur avec des joints d’étanchéités neuf. Prenez garde à ne pas installer la valve du mauvais côté.

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Bougies d’allumage
Les bougies d’allumage, une solution très simple : on s’en procure de nouvelles à chaque début de saison et d’autres de rechange dans la motoneige. Profitez du moment pour inspecter les fils à bougies ainsi que leurs raccords.

La batterie
Si votre motoneige en possède une, rechargez-la en début de saison. Rendez-vous dans un atelier de mécanique pour en faire vérifier sa capacité. Si elle passe la vérification, vous êtes habituellement bon pour la saison. Dans le doute, revenez avec une batterie neuve.

Démarreur manuel
Tirez sur la corde du démarreur jusqu’à sa butée. Inspecter l’état de la corde. Effectuez quelques essais pour confirmer que le démarreur s’engage à chaque coup.

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Les liquides
Vérifiez les niveaux des liquides: liquide de refroidissement, huile à injection (moteur 2 temps), huile moteur (moteur 4 temps), etc. Ajustez au besoin.

Une motoneige propre c’est agréable. Ce n’est pas juste agréable, mais sécuritaire. Une motoneige propre laisse beaucoup plus facilement voir les fuites de liquide ou encore les pièces cassées. Un petit coup de nettoyage alors !

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Bien entendu qu’ici j’explique plutôt une inspection annuelle d’avant saison, mais il y a toujours la possibilité de prendre un 15 minutes aux 2 ou 3 randonnées qui seront bien bénéfiques aux évitements de pannes. Une inspection visuelle de la chenille, des roues de chenille, de la suspension, de la courroie, du niveau des liquides et d’un simple tour de la motoneige peut vous laisser déceler bien des anomalies et éviter de vous lancer dans une expédition sans retour.

Bien que la technologie sur les motoneiges récentes ait bien évolué autant sur le plan de l’économie d’essence que sur la fiabilité, la motoneige demeure un véhicule à qui on exige des prouesses hors limite. La vocation de chacun des modèles influe sur sa préparation ainsi que sur l’intervalle de ses entretiens. Ajustez votre ronde d’inspection à votre capacité. Pour le reste, il y a toujours votre atelier de mécanique de confiance.

Texte: Marc Blanchette, Chroniqueur mécanique

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