Merci Dad – Remi-Pierre Paquin

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Dernièrement, je suis allé me promener en motoneige avec mon père Gratien, 84 ans, droit comme un chêne malgré les soucis de santé des derniers mois. Des mois plus difficiles qui m’ont fait encore plus apprécier chacun des moments passés avec lui. C’est un peu pour ça que je souriais dans mon casque l’autre jour quand je le regardais rouler avec moi en motoneige. Je me trouvais ben chanceux de pouvoir vivre ça. Je me souvenais de tous ces moments d’hiver que j’aime tant. Je me rappelais mon enfance au chalet. Je passais mes journées à me promener en Sno-Jet dans le champ en arrière. Pas assez grand pour m’asseoir dessus, je devais m’agenouiller sur le banc pour agripper les poignées. Pas assez fort pour le partir, mon père devait le faire à ma place. Quand j’y repense, je ressens encore ce sentiment d’immense liberté. Je pouvais aller où je voulais quand je le voulais. J’étais plus le p’tit cul pas assez grand pour m’asseoir. J’étais quelque chose comme un adulte. Accroché au Sno-Jet, tout devenait possible… Jusqu’à tant que mon foulard pogne dans le carburateur et que le moteur étouffe. Misère! Je devais alors retourner à pied au chalet et demander à mon père de venir le repartir. Arrivé au chalet, je m’assoyais avec mon père, mes mononcles et les petites Laurentides et j’attendais. Des fois, je réussissais à me quêter une petite gorgée de bière. Bon. Je sais que j’étais petit, mais une petite gorgée…. ç’a jamais tué un petit gars en suit de skidoo. Quand mon père décidait de venir me repartir ça, c’est le manteau ben ouvert, le Sno-Prince de mononcle Milien dans le tapis pis moi ben accroché à lui qu’on se rendait à mon véhicule de la liberté. Il me repartait ça sans chialer et retournait jaser avec les mononcles. 

Merci Dad - Remi-Pierre Paquin

Adolescent, j’allais moins au chalet, mais j’avais toujours cette passion-là pour la motoneige. Quand je revenais de l’école au secondaire, je me dépêchais pour embarquer sur le Blizzard à mon père. Cette machine était à mes yeux la plus belle chose que l’humain ait construite. Noir, jaune, orange avec des courbes tellement bien dessinées, ce Skidoo-là me hantait. Je me souviens de courir à la sortie de l’autobus pour embarquer le plus vite possible sur le Blizzard. Je me rendais à la Cabane à Hill me prendre un chocolat chaud et je revenais pour le souper. Mon premier véritable sentiment de vitesse pure, c’est là-dessus que je l’ai vécu. Excité et apeuré en même temps. C’était grisant. 

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Mon père me faisait confiance. Sur le vieux Sno-Jet ou le Blizzard, il me laissait aller tout seul. Cette confiance-là a construit une partie de l’assurance que je traîne encore avec moi aujourd’hui.

Merci Dad. J’t’aime ben.

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