La température est tombée, les premières bordées ont tapissé le sol et le fond des sentiers est bien glacé. Mais avant de profiter des sentiers enneigés, un entretien minutieux s’impose. Certains motoneigistes, impatients de goûter aux plaisirs de la poudreuse, omettent quelques vérifications mécaniques simples qui sont pourtant importantes. Jetez un œil sur ces vérifications relativement simples mais essentielles, ou assurez-vous que votre mécanicien préféré n’est pas passé à côté.
Pour ne pas gâcher votre saison, voici cinq vérifications mécaniques relativement simples, souvent négligées par les motoneigistes, et qui éviteront bien des désagréments lors de vos randonnées.
1. Le graissage du châssis
Le graissage du châssis de motoneige est essentiel pour la durabilité et la performance globale. Le travail consiste à lubrifier les articulations, roulements et pivots avec une graisse synthétique résistante aux basses températures, pour protéger le système contre l’usure et la corrosion. Vous aurez besoin d’un injecteur de graisse et d’un extracteur d’essieu.
- Pivots de la suspension : traiter tous les points, y compris les joints à rotules. L’excès de graisse qui s’échappe permet de chasser efficacement l’humidité. Les pièces métalliques exposées doivent être pulvérisées avec un lubrifiant en aérosol pour les protéger de l’humidité et du sel.
- Lubrification des rouleaux de poulie : après avoir retiré les gardes et la courroie, utilisez un outil d’expansion pour écarter les faces de la poulie secondaire. Dévissez l’axe du rouleau avec un tournevis Torx, puis chassez-le de son logement avec une vis adaptée, ou l’outil extracteur. Inspectez l’état du roulement à aiguille et de sa cage. Lubrifiez avec l’injecteur de graisse. Pour la réinstallation, aligner l’essieu et glisser en place.
2. L’inspection et la tension de la chenille
Une chenille mal ajustée est une cause fréquente de panne sur les sentiers.
Si la chenille est trop tendue, elle exerce une pression excessive sur les roulements de la suspension, ce qui augmente la friction, la consommation de carburant et la chaleur.
Si elle est trop lâche, elle peut endommager les glissières, les roues d’entraînement, ou même dérailler.
Inspectez l’état des crampons et des guides. Vérifiez la tension selon les indications de votre guide du propriétaire, en vous assurant qu’elle ne soit ni trop serrée ni trop lâche.
- La marche à suivre est de soulever l’arrière de la motoneige à l’aide d’un cric. Mesurez 16 pouces (40 cm) à partir de l’essieu arrière, vers l’avant.
- À cette distance, appliquez une pression de 10 lb (4.5 kg) sur la chenille avec un tensiomètre.
- Mesurez l’espace entre la chenille et le patin : la distance habituelle se situe généralement entre 3/8 et 1/2 pouce(environ 1 cm).
- Ajustez des deux côtés pour garantir une tension égale.
- Consultez toujours le manuel du véhicule, car la pression et la distance varient selon le modèle et la longueur de chenille.
3. Les glissières (sliders) et les lisses de carbure
Ces deux éléments servent à diriger et à garder le contact entre la motoneige et la neige ou la glace. Ils s’usent sans faire de bruit.
Les glissières (sliders) évitent le frottement des rails métalliques directement sur la chenille. Des glissières usées créent une friction énorme, source de surchauffe de la suspension et des pièces en plastique. Une sensation de ralentissement de la motoneige est un bon indicateur de problème à régler.
Les lisses au carbure, sous les skis, assurent la direction. Des lisses émoussées ou des éléments de carbure usés diminuent fortement la tenue de route et le contrôle.
- Remplacez les glissières dès que leur épaisseur atteint la ligne d’usure.
- Après avoir soulevé la chenille et relâché sa tension en desserrant les vis arrière, tournez la chenille jusqu’à ce qu’une fenêtre s’aligne avec la vis de fixation avant. Retirez la vis et chassez la vieille glissière par l’arrière.
- Coupez la nouvelle glissière à la longueur de l’ancienne. Insérez la nouvelle glissière (lubrifiée avec du silicone), par la fenêtre, glissez-la le long du rail et alignez les trous.
- Revissez des deux côtés et tendez la chenille aux préconisations du constructeur avant de la reposer au sol.
Pour ralentir l’usure en conditions de faible neige ou de glace, l’installation de grattoirs est recommandée.
4. La courroie d’entraînement de rechange
Beaucoup de motoneigistes oublient d’emporter une courroie de rechange. Commencez par vérifier la courroie de motoneige en place. Assurez-vous de travailler avec un moteur froid, puis retirez le couvercle de protection de la courroie.
Examinez la courroie active à la recherche de fissures, d’effilochage ou de glaçage. La présence des inscriptions blanches est un signe de bonne condition. Mesurez la tension à l’aide d’une règle entre les poulies et comparez avec les spécifications du manuel du conducteur.
Les motoneiges possèdent généralement un emplacement pour stocker la courroie de rechange. Vérifiez que celle-ci est toujours correcte. Elle doit être plus rigide qu’une courroie usagée, mais elle ne doit pas être asséchée, durcie, ou fendillée.
Changement de la courroie motoneige :
- Commencez par enlever les gardes de protection.
- Écartez les faces de la poulie secondaire à l’aide de l’outil d’expansion approprié, afin de retirer la vieille courroie.
- Installez la nouvelle courroie en respectant son sens de rotation.
- Engagez-la d’abord sur la poulie primaire avant de la positionner sur la poulie secondaire élargie. Une fois la courroie en place, retirez l’outil d’expansion et fixez à nouveau les gardes de protection.
Veillez à sa bonne tension et positionnez-la à la bonne hauteur sur la poulie secondaire.
5. Réglage des suspensions
- Ajuster la précharge des ressorts de la suspension arrière avec l’outil spécial livré dans la petite trousse à outils du véhicule.
- Selon les modèles, réglez la vitesse de compression que l’on appelle également le rebond de l’amortisseur. C’est la vitesse à laquelle la suspension revient à sa position initiale après avoir été sollicitée. Tournez le bouton de réglage (souvent rouge) dans le sens horaire pour augmenter la compression et dans l’autre sens pour la diminuer.
- Faites comme les techniciens de compétition. Ils ne modifient qu’un cran par essai. Puis ils notent leurs résultats. Au début, réglez le ressort, puis la compression. Les contraintes sur les suspensions sont différentes si vous êtes seul, ou avec des bagages ou un passager.
- Les amortisseurs avant et arrière doivent également être équilibrés pour la sécurité et le confort de conduite. Cet ajustement permet le maintien du contact au sol, la stabilité et le transfert de poids, sans oublier l’absorption des chocs et le confort.
Ces quelques inspections peuvent éviter des arrêts désagréables au fond des bois ou des attentes interminables pour un remorquage. Ce n’est pas du temps perdu d’anticiper les pannes avec des gestes simples. Votre sécurité, votre sécurité, votre plaisir, et la longévité de votre motoneige vous remercient.
Bonne saison de motoneige !
