Sentiment d’injustice chez les Brodeurs

Sentiment d’injustice chez les Brodeurs

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Megan Brodeur rétrogradée à la seconde place du championnat par décision des arbitres :

Megan Brodeur #31 arrivait en vainqueur possible au dernier week-end de course, au World Championship Complex d’Eagle River le 26 et le 27mars. Elle et sa rivale Malene Andersen totalisaient chacune 581 points au championnat Pro Women de Snocross Isoc, et elles se battaient pour le titre.

Le vendredi commençait mal. Une poulie dévissée dans la première qualification faisait perdre des points à la pilote de Coaticook. Elle prenait la 5ème place (DNF) de son « heat », avec 6 points, alors que Malene Andersen gagnait le sien, avec 10 points.

Puis dans la 2ème qualification Malene conservait la première place devant la pilote québecoise. Megane arrivait avec un déficit de 5 points lors de la finale de vendredi. 

Sentiment d’injustice chez les Brodeurs

Le début de course était serré entre les deux pilotes en tête du championnat. Elles prenaient une avance confortable sur le peloton, et se trouvaient au coude à coude dans les whoops. 

Megan allait prendre l’avantage quand la neige très molle l’entrainait hors de la piste, sans possibilité de redresser le Ski-Doo. Elle ralentissait l’allure et continuait l’espace de quatre bosses, sur le bord du circuit. 

Elle remontait prudemment, sur l’extrémité de la piste. Elle ne risquait pas d’être percutée à cet endroit-là, car les concurrentes les plus proches étaient à 300 pieds, dix bosses, derrière. 

Dans ce cas, le règlement stipule que le pilote qui sort de la piste ne doit pas en tirer avantage. C’était le cas, car la pilote américaine s’était échappée. Courageusement Megan mettait toute son expérience acquise avec sa triple couronne de championne Isoc, pour remonter sur son adversaire. 

Elle réussissait à la doubler et à lui prendre la première place. C’était l’euphorie dans le camp Brodeur et Anderson Racing. Megan Brodeur montait sur la première marche du podium. 

Mais la joie était de courte durée. Des officiels apportaient à l’équipe une pénalité de trois places à l’estrienne pour avoir rejoint le circuit de manière non sécuritaire.

 Patrick Brodeur, mentor de sa fille dans l’équipe Anderson, n’en croyait pas ses oreilles ! Il avait vu le retour de Megan sur la piste, qui était tout à fait conforme d’après lui. 

Un officiel lui montrait des vidéos. Mais la première cachait l’action hors-piste à cause d’un gros panneau publicitaire placé devant la caméra. La seconde montrait la sortie, mais pas le retour sur la piste. Patrick avait beau exprimer le doute et montrer l’existence d’autres vidéos plus complètes, rien n’y faisait. Les points étaient enlevés. 

Sentiment d’injustice chez les Brodeurs

Théorie du complot ? 

Bien sûr, en tant que québécois, faire perdre des points à notre championne, c’est une conspiration, un complot, une trahison ! Pourquoi faire cela ? Toutes les théories pourraient être avancées :

  • La même championne quatre années de suite, ça va lasser les gens ?
  • Avoir une championne francophone et québécoise, ce n’est pas vendeur pour le marché américain ?
  • Une équipe influente concurrente aurait essayé d’utiliser le fait de course pour changer le résultat ?

Non, le team Anderson Racing et la famille Brodeur Racing ne vont pas jusque-là. Mais il est troublant que le fait de course n’ait pas été signifié immédiatement. Un drapeau noir aurait dû être présenté à Megan. 

À la défense des juges, un panneau publicitaire a pu empêcher de voir le retour sur la piste. Vu de l’arrière, les pilotes pouvaient paraitre plus proches qu’elles ne l’étaient réellement.

 Samedi, je vous laisse imaginer l’état dans lequel était Megan. Fâchée de se faire enlever une victoire méritée, surtout avec la remontée après la sortie de piste. 

Mais la championne ne se laissait pas abattre. Elle tirait partie de l’événement pour canaliser son énergie au service des courses de la journée. 

La première qualification tournait à l’avantage de Malene Andersen en tête devant Brodeur deuxième. Puis les deux championnes gagnaient chacune leur « qualif ».

C’était l’heure de la seizième et dernière finale de la saison. Megan Brodeur prenait le holeshot, mettait le « gaz au boute » et elle dominait cette course de bout en bout. Elle semblait voler dans les whoops et le 600 cc Ski-Doo semblait très léger dans ses mains expertes. Elle passait donc en tête la ligne d’arrivée, démontrant encore une fois son talent et sa persévérance. 

L’ultime course, elle la gagnait de la tête et des épaules, pour mettre les points sur les I et les barres sur les T. Un message fort pour dire à l’année prochaine. Une réponse de championne sur la piste et pas sur un tapis vert.

Cette dernière victoire ne lui permettait pas de conserver son titre pour la quatrième année consécutive. Megan Brodeur est donc vice-championne derrière la pilote d’origine norvégienne Malene Andersen. C’est le premier titre pour cette pilote. Elle n’a pas démérité car elle a gagné plusieurs courses contre Megan. La norvégienne court depuis 2010, sur Ski-Doo, ce qui donne quand même un titre supplémentaire à la marque québécoise SKI-DOO.

L’avis de Patrick Brodeur

La réussite de Megan, c’est sa détermination, ses sacrifices pour l’entrainement, sa discipline de vie, son courage, son talent. Sans ça, rien ne serait possible. Il y a aussi son clan familial et amical. Puis il y a son père, Patrick Brodeur, qui fait la mécanique, qui connait comment faire une piste, qui a l’expérience de la course. 

Comme Megan, Patrick est fâché. Il a défendu son point de vue devant les officiels, ou plutôt devant un officiel qui est au centre de la décision et qui n’a pas voulu changer d’avis. C’est son droit. Dans une série de course, les pilotes doivent être traités de façon égalitaire. Quand il y a un litige. Il y a un gagnant et un perdant. Patrick Brodeur pourrait passer aux instances supérieures du sport. Certains lui ont dit qu’aux vues de toutes les vidéos, il gagnerait probablement. 

Mais il y a un revers à chaque médaille. Comment serait le retour en course la saison prochaine ? Est-ce que les officiels seraient plus sévères pour avoir osé défier les décisions ? C’est un risque que ne veut pas courir le clan Brodeur Racing. Le jeu n’en vaut pas la médaille. 

Megan a fait une très belle saison. Elle s’incline de 10 points, contre Malene, sur le championnat complet, alors qu’une victoire vaut 25 points. Dans l’avant dernière course, la rétrogradation à la quatrième place enlève 7 points à Megan. Malene prend la première place et gagne trois points supplémentaires. On retrouve les 10 points. Et la victoire à la dernière course aurait donné l’avantage final à Megan Brodeur.

Patrick demande qu’on ne blâme pas Malene Anderson. Elle n’est en rien dans la décision. C’est une bonne pilote qui a évolué et à su battre à la régulière Megan à quelques reprises. Megan a revalorisé le niveau du snocross Pro Women. Malene s’est adaptée, a progressé et les courses sont plus épicées. D’autres femmes vont aussi rehausser leurs standards. Le sport féminin y gagne.

Patrick Brodeur ne comprend pas pourquoi l’infraction présumée de la sortie de piste n’a pas été signalée pendant la course. Un drapeau noir aurait dû être présenté à Megan. 

Il espère que la Série va prendre compte cet événement qui fait controverse dans le milieu du snocross, hors du clan Brodeur. Les procédures doivent être rappelées, les interventions en course doivent être précisées, pour que la série américaine ne se décrédibilise pas. 

Car l’objectif est de gagner l’année prochaine sur ce circuit qui est le plus relevé du monde.

Patrick Brodeur a déclaré : J’ai fait ma part avec les officiels, j’ai montré des preuves, j’ai expliqué notre point de vue. Ils ne l’ont pas écouté. Ma crédibilité reste entière. J’espère que cet événement servira à revoir les procédures d’infraction à l’avenir. Quand nous venons sur une piste de course, c’est pour gagner ou donner le meilleur de nous-même. Sur la piste, Megan l’a fait. Elle est notre championne.

Ça fait plaisir de voir les réactions des québécois qui nous suivent et ça fait mal de perdre sur une décision. Nous allons revenir l’année prochaine et travailler pour gagner. 

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